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La dérive cardiaque

La dérive cardiaque

La dérive cardiaque

La fréquence cardiaque un des indicateurs du suivi de l’entraînement

La fréquence cardiaque est un des indicateurs du suivi de l’entraînement ; en particulier pour apprécier le niveau de consommation d’oxygène : élément essentiel dans la performance de tout sport d’endurance. En effet la progression de l’élévation de la FC est liée à celle de la consommation d’oxygène.

Les variables de la dérive cardiaque 

  • Au sens du dictionnaire dériver revient à s’écarter d’une certaine moyenne (ou norme).
  • En terme de physiologie du sport pour beaucoup la dérive cardiaque (“cardiac drift”) se réduit à l’augmentation (graduelle) de la fréquence cardiaque au cours d’un exercice d’intensité constante.
  • Pourtant il n’y a pas qu’une dérive cardiaque,  la dérive cardiaque de récupération est un indicateur tout à fait interessant et complémentaire.

Dans le cadre d’une optimisation totale du suivi de l’entraînement il est indispensble d’analyser à minima 8 dérives cardiaques.

  • Les phases de transition entre les temps forts et les temps de récupération : À quelle vitesse passe-t-on de la FC de repos à celle de l’exercice ?
  • Le niveau de Fc atteint pour une vitesse spécifique donnée : Fc à l’allure marathon, FC à l’allure semi marathon, FC à l’allure de ses 1500m piste, FC à l’allure du contre la montre en vélo.
  • La dérive cardiaque au cours de chaque fractionné : Cette élévation de la FC en dépit d’une intensité stable en terme de vitesse est exploitable lorsque les fractionnés sont supérieurs à 1 min.
  • La dérive cardiaque en référence à la Fc max atteinte au fil de la séance : À quel % max de la Fc a -t-on placé le pic de Fc le plus élevé de sa séance ?
  • La dérive cardiaque de récupération entre les fractionnés : En repérant la diminution de la FC plus ou moins rapide on appréciera la rapidité de la récupération.
  • La dérive cardiaque de récupération en fin d’entraînement : Il s’agit là de repérer le temps pour revenir à la Fc de repos du début de la séance.

Une double appréciation du système nerveux autonome 

  • D’une  manière très schématique le système nerveux autonome est la  partie autonome non consciente de notre cerveau qui reçoit différentes sources de stress.
  • Le système nerveux autonome est divisé en deux branches appelées : parasympathique et ortho sympathiques.

Le  système nerveux parasympathique 

  • Il est mobilisé pour économiser les fonctions cardio-vasculaire et respiratoire. c’est la commande utilisée pour mobiliser la diminution de la fréquence cardiaque et plus généralement une baisse de l’état “d’éveil physiologique”. Il est dit “calmant” en faisant baisser la FC.

Le système nerveux orthosympathique  

  • Il est la commande pour apporter de l’énergie sur des temps où l’organisme fait un effort ou lorsqu’il doit affronter un fort stress. 
  • Le rôle du système nerveux sympathique est de mettre l’organisme en état d’alerte pour être efficace sur une action motrice notamment en “accélérant” le cœur, en favorisant la dilatation des bronches et en augmentant le rythme ventilatoire. sans oublier un effet sur l’optimisation de la contraction des artères (via l’adrénaline et la noradrénaline).
  • Il  est dit “stimulant” car il dynamise, active et dirige la catabolisme et la dégradation des substrats, augmente la Fc et la source de contraction cardiaque et régule aussi les résistance vasculaire périphériques en relation avec la tension artérielle.

En fonction de la nature de l’effort 

La lecture et l’interprétation de dérive cardiaque diverge un peu selon qu’il s’agit :

  • D’un effort d’intensité construit avec des fractionnés courts (comme la séance de 30/30 par exemple).
  • D’un effort avec des fractionnés de 1 à 10′.
  • D’un effort plus long allant jusqu’à l’analyse de la dérive cardiaque d’une ultra longue distance

 Au cours d’un exercice de fractionnés courts 

  • La dérive d’un fractionné à l’autre n’est pas significative : cela s’explique par le temps de réaction que va mettre le système cardiovasculaire pour réagir à la commande nerveuse.
  • Sur ce type de séance la lecture de la dérive cardiaque va s’apprécier en observant  la différence entre le premier fractionné  et le dernier fractionné.
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Au cours d’un exercice de fractionnés de 1 à 10 minutes  

  • Sur des fractionnés plus longs il est possible d’analyser la  dérive cardiaque d’un fractionné à l’aute.
  • Il est aussi interessant d’apprécier la  différence entre les niveaux des fréquences cardiaques maxi atteints (on les appelle parfois niveaux “de pointe”) et ceux liés à la récupération atteint après chaque temps de relachement intermédiaire (ligne verte ci-dessous).
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La dérive cardiaque sur des efforts d’endurance  

La dérive cardiaque à la baisse au fil des heures sera très fréquente et somme toute assez évidente. 

Elle correspond à l’élévation progressive de la fréquence cardiaque lorsqu’un exercice dans les zones i.3 – i.4 est maintenu à la même intensité (puissance constante) .cette dérive vers le haut s’explique par deux paramètres :

  • Les conditions climatiques

Si l’exercice est effectué dans des conditions climatiques avec chaleur et humidité l’organisme va “détourner” le débit sanguin vers les zones cutanés.

L’objectif visé est d’assurer une thermorégulation efficace pour diminuer la température centrale.

Cette dérivation aura pour conséquence une diminution du volume sanguin au niveau des groupes musculaires concernés en action.

Pour compenser et maintenir le débit sanguin musculaire utile pour le maintien de l’oxygénation nécessaire la FC va donc naturellement s’élever (majoration de +15 à +20 /minute dans des conditions extrêmes).

  • La déshydratation

La déshydratation va entraîner une diminution du volume d’éjection systolique. Elle est principalement due à la diminution du volume plasmatique qui résulte de la sudation. On aboutira à la même conséquence au niveau musculaire que dans la problématique précédente avec une élévation réactionnelle de la FC pour maintenir une oxygénation constante. 

L’élévation de la fC est donc un signe fort d’alerte indiquant la nécessité d’une réhydratation immédiate.

Exemple de dérive sur une course de VTT :

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Une dérive totalement maîtrisée sur un marathon de 3h06.

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La dérive cardiaque sur une ultra longue distance 

  • Au cours d’une épreuve d’ultra longue distance on doit faire face à une inévitable dérive cardiaque à la baisse. 
  • Elle est mécanique. et quasi incontournable. mais elle peut se maîtriser !
  • La perte des réserves en glycogène s’accompagne d’une montée progressive de l’utilisation des graisses (ce que l’on appelle  la filière de la lipolyse et néoglucogenèse hépatique).

Mais voilà l’utilisation de la filière des graisses est beaucoup moins efficiente en terme d’énergie produite.

Comment réduire au maximum cette dérive ?

  • La courbe ci-dessous d’un traileur Elite sur un ultra trail est éloquante.
  • Après une forte dérive on observe une stabilisation : ce compétiteur reste “ultra performant” avec une dérive cardiaque qui ne “plonge” jamais.
  • C’est en travaillant sur de long mois le soutien d’une forte oxygénation (VO2)  que l’on va développer un excellent indice d’endurance qui permet de tenir plus longtemps un bon % de VMA (ce qui revient à tenir une fraction importante de son Vo2max. ou encore une haut niveau de % de Fc max).

L’analyse de la courbe issue de la relation entre le % de FC max soutenue et le temps de course est un marqueur du niveau d’optimisation de l’endurance. 

Plus la pente est forte, moins le coureur est endurant. et inversement.

  • En trail la courbe est l’association FC / durée de course.
  • En CAP sur terrain plat l’association sera plus judicieusement %VMA / durée de course.
  • En cyclisme la courbe sera % de PMA/ durée de course.

Le coût énergétique

Si l’indice d’endurance avec le % de VMA tenue est important ce n’est pas le seul paramètre qui vient expliquer la bonne tenue de la dérive. Il ne faut pas oublier non plus le coût énergétique de la foulée. Plus celui-ci sera faible (grâce à des qualités d’endurance de force et de capacité de VO2 notamment) plus on évitera une trop forte déperdition des qualités biomécaniques sur la durée.

Le contrôle mental  

Sur un ultra les facteurs mentaux sont déterminants. ils faut donc les optimiser pour savoir faire face à l’effet de distraction due à la monotonie qui peut s’installer, rester motiver, se concentrer ce que l’on a à faire.

Cela passera par un permanent dialogue avec soi même (le monologue interne) pour ne pas décrocher, se donner une imagerie motrice, contrôler ses émotions pour rester dans du positif.

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