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Le gluten : mythe ou réalité

Le gluten : mythe ou réalité

Le gluten : mythe ou réalité

Chacun y va de son gourou “national” pour justifier son point de vue. Mais comme le disait l’ami Lénine “les faits sont têtus”…. il n suffit pas de s’autoproclamer “expert en nutrition ” assorti du grade pompeux de professeur pour affirmer une vérité !!

Cet article va s’en tenir strictement aux faits.

A chacun ensuite de se faire son opinion avec sa sensibilité, sa philosophie de vie, son approche…

Petit rappel

Le gluten est divisé en deux groupes de protéines :

  • Les glutamines
  • Les prolamines

Ce sont seulement les protéines prolamines qui sont parfois “toxiques” ; et parmi celles-ci c’est l’alpha gliadine qui est présente dans le blé qui va le plus apporter d’intolérance.

Ainsi l’aveline de l’avoine est généralement beaucoup mieux tolérée.

Listes des céréales et % de présence en prolamines (la protéine “gluten” toxiques)

  • Blé 69% de prolamines (épeautre idem)
  • Seigle 50% de sécaline
  • Orge 45% de prolamines (avec la présence de l’hordénine)
  • Avoine 16 % de prolamines (avec la présence de l’avénine)
  • Riz 5% seulement de prolamines (avec la présence de l’Orzénine)
  • Le quinoa, le sarrasin, et l’amarante ne contiennent pas de gluten.

Aucune étude comparative croisées sur des individus en bonne santé

A ce jour je n’ai encore pu pas mettre la main sur une méta-analyse d’études comparatives réalisées par des chercheurs totalement indépendants (universitaires par exemple) conduites sur du long terme avec deux cohortes de testeurs en bonne santé ne souffrant pas de pathologie connue en lien à la prise de gluten.

C’est donc un peu gênant de nous rabattre les oreilles avec des études réalisées sur des cohortes d’individu ayant des problèmes gastriques…

Faute de ce type d’étude on peut toujours avancer que le gluten est le pire des maux gastriques… ou affirmer l’inverse… rien ne permet de valider l’une des deux thèses sur des sujets bien portants !!

L’intolérance au gluten n’explique pas tout !

Sincèrement dire à un compétiteur de retirer le gluten alors qu’il ne souffre visiblement d’aucun problème gastrique ou plus encore de l’intolérance clinique grave liée à la maladie coeliaque…me semble juste inutile !

A RETENIR : Faut-il rappeler que seul 1% maxi de la population est touchée par cette maladie, c’est beaucoup mais enfin il reste les 99 autres %…. !!

Fort de constat comment expliquer cette vague d’intolérance autoproclamée au gluten qui justifierait chez 99% de la population tous les symptômes de gaz, de ballonnements, de diarrhée/ constipation, de fatigue, de vertiges, j’ai entendu même parlé de stérilité ou des variations d’humeur !!

Tout y passe ou presque !

Quand les testeurs se font piéger !

Des études récentes qui dérangent…et dont se garde bien de parler les gourous du “sans gluten” !!

Devant la montée en puissance du marketing ” sans gluten” des recherches récentes (2013) pilotées par Biesiekierski et Peter Gibson (gastroentérologue australien), concluent sans équivoque que de nombreux cas de “supposé intolérance au guten” sont en réalité causés par les carbohydrate (forme particulière de sucres fermentescibles appelée aussi FODMAP.

Le blé étant une source importante de sucres fermentescibles cela explique le soulagement quand celui-ci est retiré de l’alimentation…. mais le gluten n’a rien à voir la dedans !!!

Oups….

Les études ont montrées que l’effet du gluten chez des patients dit « sensibles au gluten » est plutôt d’ordre nocebo (c’est à dire par effet psychologique).

A RETENIR : Les chercheurs ont pu montrer que même lorsque le traitement ne contenait pas de gluten l’anticipation d’une réintroduction annoncée aux patients du retour du gluten dans l’alimentation suffisait à déclencher le retour des symptômes….

Edifiant quand même !!!

Chez ces mêmes patients, les troubles digestifs seraient en fait dus à la présence de sucres fermentescibles (FODMAP) dans l’alimentation. Le blé étant une source importante de FODMAP, son éviction apporterait donc un soulagement tout à fait objectif, mais peut-être attribué à tort à la suppression du gluten.

Biesiekierski et Peter Gibson sont sans concession en montrant que bon nombre de personnes qui se croient intolérantes au gluten ne le sont pas !!

Dans la même réflexion les travaux de Di Sabatino montrent que le syndrome de « sensibilité au gluten » recouvre en réalité très souvent plusieurs pathologies avec des mécanismes d’action qui n’ont rien à voir avec le gluten…

Quand le marketing s’en mêle : la démesure arrive

Dans cet histoire de gluten j’y vois aussi une juteuse affaire commercial.

….Tout comme dans celle qu’on nous a fait pour le stress oxydant et les inévitables oméga 3 qu’il fallait avaler pour remédier à tous les maux ou presque….

….Tout comme nous avons eu droit il y a quelques années à la folie furieuse du “tout vitamine C” pour remédier miraculeusement à nos fatigues chroniques !

Restons lucide !

Allons observer les têtes de gondoles de certaines pharmacies, ou les rayons des grandes surfaces du côté des produits bio :

N’est-ce pas révélateur du business autour des effets “tendance” marketing du gluten ?

Il y a 10 ans impossibles d’échapper à une promo d’une boite de vitamine C !

Il y a 3 à 5 ans c’étaient les oméga 3… Redoutables d’efficacité, nous disait-on, pour soigner tout ou presque tout !

Ainsi, juste pour rire, que diriez-vous d’une étude des ventes des oméga 3 aujourd’hui avec celles de 3 ans en arrière ?

Idem pour la vitamine C pour comparer les ventes des années 90-95 et celles de 2013 ?

Aujourd’hui ne pas disposer d’une batterie de produits sans gluten pour une grande surface c’est incontestablement manquer à son devoir élémentaire de commerçant… RDV dans 10 ans pour voir si le rayon est aussi fourni !

Dans tout cela certes on trouve du vrai mais aussi beaucoup, beaucoup d’exagération…D’ailleurs avec le temps c’est drôle mais les discours se calment…

Le gluten a bon dos !

La digestion est aussi directement liée à un problème de vibrations

Les auteurs des articles sur le gluten pas toujours experts sur la chose sportive (ou parfois totalement ignorants….) oublient quand même de dire qu’un sportif pratiquant un sport avec fortes vibrations à répétition va imposer au tube digestif de fortes sollicitations que ne rencontrera pas l’expert des séries TV assis sur son canapé !!!

Une méconnaissance des contraintes mécaniques du sportif

Nos braves professeurs “gourous” du sans gluten savent-ils vraiment les contraintes imposées à l’organisme par un sport d’endurance ?

A voir leur assurance pour nous avancer que le gluten est la cause des troubles gastriques du sportif, permettez-moi d’en douter !!!

L’observation du terrain qui laisse perplexe…

Pour ma part j’ai la chance d’avoir suivi des centaines de sportifs sur de nombreuses disciples d’endurance (natation, vélo, course à pied, ski, kayak….).

Ce suivi (de bientôt 30 ans) m’a permis d’observer des différences de “réactions gastriques” importantes à l’effort d’un sport à l’autre…

Voyez-vous c’est quand même “étrange” de constater par exemple beaucoup moins de retours de problèmes gastriques chez les cyclosportifs de bon niveaux que chez leur compère traileur… avec les mêmes densités de gluten avalés

En effet je parle de sportifs ayant le même plan nutritionnel avec la même ration journalière d’aliments à présence de gluten…

De la même manière pourquoi bon nombre d’ultra traileurs, adeptes du sans gluten pur (suite à une vraie intolérance ou par choix respectable) sont victimes de sérieux désordres gastriques avec parfois les mêmes vomissements fréquents constatés autour de la 15-20e heure de course que chez leurs petits camarades s’enfilant des barres énergétiques au gluten ?

Faut-il rappeler à nos gourous du “sans gluten” que les nausées et vomissements sont des troubles gastriques du système digestifs supérieur !!!

Hors quelle est la première origine de la sensibilité du système digestif supérieur ?

Le débit sanguin !

Y aurait-il une étude nous démontrant l’impact du gluten sur le débit sanguin au niveau du système digestif supérieur ?

Désolé aucune à ma connaissance !

Eh oui une des causes essentielles des troubles gastriques (que se garde de dire les “gourous” du sans gluten) est la baisse du débit sanguin au niveau du tube digestif consécutif à l’effort musculaire.

Pourtant tout étudiant en cours de physiologie apprend (ou devrait apprendre) que lors d’un effort d’endurance le volume sanguin est fortement mobilisé par les muscles, il sera donc fatalement moins présent ailleurs et notamment pour prendre soin du brave système digestif.

Le stress

Autre problématique “oubliée” un peu trop vite : l’impact du stress !

Un simple questionnaire individuel m’a souvent permis de constater que lorsqu’un compétiteur se plaint de ses barre énergétiques, ses gels (commerce ou maison d’ailleurs) et bien en réalité ces troubles digestifs à l’effort sont les mêmes que ceux qu’il constate lorsqu’il fait face à un très fort choc émotionnel (stress psychologique pour faire court).

A titre anecdotique un traileur a fait le rapprochement de ses symptômes en cours d’effort avec ceux qu’il avait à la vue du sang…

On est loin, très loin de la problématique du gluten !!

La modération : en principe de précaution

Je ne dis pas que dans certains cas le gluten ne soit pas à l’origine des troubles gastriques !

Affirmer cela reviendrait à adopter la posture inverse, tout aussi ridicule, des gourous du sans gluten

Néanmoins, avant de poser le constat “gluten = produit dangereux” il faut tester, valider et ensuite seulement se dire : ” ok, pour moi le gluten n’est pas bon !”.

Donc l’affirmation du gluten comme à priori nocif pour un sportif ” n’est pas fondé. Même s’il est vrai que, sur le principe de précaution, ne pas en abuser reste plus prudent.

Le dépistage sanguin :

Pour info en cas de doute la solution reste le dépistage avec un test sanguin : le labo va détecter le taux d’anti-endomysium et anti-transglutaminase.

Ce sont les anticorps qui vont déterminer le niveau d’intolérance ou d’allergie au gluten.

La maladie cœliaque

(Extrait du site http://www.passeportsante.net)

Également connue sous le nom d’intolérance au gluten, la maladie cœliaque, touche environ 4 personnes sur 1 000 en Amérique du Nord. Les gens atteints de cette maladie souffrent d’une intolérance permanente au gluten, une protéine qui se trouve dans le grain de plusieurs céréales. Dans le cas de la maladie cœliaque, la consommation de gluten peut entraîner des symptômes intestinaux, telle une malabsorption de plusieurs nutriments. La gliadine est la partie du gluten contenu dans le blé qui provoque une réaction immunitaire chez les personnes atteintes de cette maladie.

Sources :

Biesiekierski (2013)

“Is gluten a cause of gastrointestinal symptoms in people without celiac disease?”

édition : Current Allergy and Asthma Reports

Biesiekierski, Gibson PR. (2013)

No effects of gluten in patients with self-reported non-celiac gluten sensitivity after dietary reduction of fermentable, poorly absorbed, short-chain carbohydrates.

édition : Current Allergy and Asthma Reports

Di Sabatino A (2012)

Nonceliac gluten sensitivity: sense or sensibility?

édition : Ann Intern Med. 2012

Hervé This (2009)

“Cours de gastronomie moléculaire”

édition : Quae

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