Un ultra
Un ultra
Comprendre et connaître les origines du mot ULTRA
Il est souvent utile de revenir au origine d’un mot pour en comprendre son sens…
Ultra en latin se décline de différentes manière, toute avec un sens commun la notion “d’aller au delà “…
- “ultra quam” : plus loin que, au-delà de ce qui (que), plus que.
- “ultra quam satis est” : plus qu’il n’est suffisant.
- “ultra eum locum” : au-delà de cet endroit.
- la célèbre devise en référence à Socrate : “ultra Socratem usque duravit ” : il continua à vivre après Socrate.
En terme d’imagination aussi et donc de représentation mentale de l’ultra
la notion de “démesure”
- ultra fidem : plus qu’on ne saurait croire.
- ultra modum : outre mesure.
La démesure
La démesure : un phénomène de mode pour se donner l’illusion de “sortir de sa routine”.
Le terme est “tendance” : un effet de mode venu de la course de référence.
Avant la mode “UTMB” le terme ULTRA était très peu utilisé en France et pas du tout ailleurs !
Je pense même pouvoir affirmer que le mot “ULTRA” est vraiment apparu avec le copyright UTMB…
…et depuis fleurissent un peu partout les termes “ultra” accolé à tel ou tel trail.
Comme si chaque association organisant un trail se devait de proposer une version “ultra” pour tenter de se faire connaître !
Terrible effet de mode qui touche en tout premier lieu les loisirs et donc le trail !
Mais il n’y a que les organisateurs de course à tomber parfois dans le ridicule de ce label trail… les coureurs aussi sont des grands consommateurs de l’effet “mode” car enfin cela fait très fun de “se faire un ultra”… tout se passe comme si l’UTMB était l’étape suprême pour certains traileurs.
Long run
Faut-il rappeler que les anglais parlent de LONG RUN quelque soit la distance et dénivelé et cela dès que l’on dépasse le marathon. sur le plan physiologique l’appellation grand fond est plus adaptée.
Définition FFA
Le cahier des charges à label TRAIL de la fédération française d’athlétisme donne cette définition :
Course pédestre avec classement et/ou prise de temps se déroulant en milieu naturel sur un parcours matérialisé formé notamment de chemins ou sentiers d’une distance supérieure à 80 km et dont la totalité des surfaces goudronnées n’excèdent pas 15% de distance totale du parcours et se déroulant en autonomie ou en semi autonomie. Les moyens de sécurité et de contrôle devront être en rapport avec la configuration du parcours et suivre la directive ministérielle. L’organisateur devra également mettre en place des heures limites de passage et mettre hors course les concurrents qui s’y présenteraient. Cette définition de prend pas en compte la notion de dénivelé. Il est souhaitable, lorsque cela est possible et en fonction des régions, que le dénivelé soit de 2000 m et +.
Sur le plan mental
Je dirais que l’ultra n’existe pas en tant que tel mais qu’il s’agit plutôt de la gestion du couple < distance / difficulté-prise de risque> que tu n’as pas encore atteinte…
Relier deux criques distantes de 10 km aux abord du Cap Horn en Kayak de mer est un vrai ultra alors que la traversée Corse-Continent n’en n’est pas forcément un si tout cela se fait l’été avec une mer d’huile…
Pour ma part sur le plan mental refaire dans les mêmes conditions un but fixé déjà réalisé n’est plus un ultra.
Sur le plan strictement énergétique
Là on pourrait très schématiquement dire qu’un ultra correspond à une épreuve dépassant un cycle de 10-15h mais tout cela est assez arbitraire…
Collaborant depuis plusieurs années avec de nombreux coureur “d’ultra” j’ai dégagé des invariants en terme de problématiques de l’alimentation à partir des retours de ressentis des uns et des autres et de leurs analyses.
On peut dégager le “distinguo” suivant :
- Les ultra entre 10-15h et 30h ou une seule nuit en activité avec des stratégies pouvant encore fortement s’éloigner du schéma classique d’une journée “ordinaire” (aucun vrai repas “classique”)
- Les ultra où l’on s’approche des 48h d’effort et au delà avec une alimentation plus proche du biorythme classique quotidien (prise de vrais repas adaptés)
Une question d’expertise
La notion d’ultra dépend directement du niveau d’expertise du sportif : de sa préparation, de son expérience… 8h de trail pour un débutant constitue un exploit, cela devient un simple trail de préparation à l’UTMB pour un autre.
L’ultra est donc une notion totalement subjective variable selon les coureurs :
Pour un sportif lambda qui peine à faire un semi-marathon, boucler un marathon en 6h, c’est déjà un ultra !
Alors à vous de fixer votre ultra.
…puis de partir ou pas à sa recherche !
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