analyse des courbes cardio : l’allure, la vitesse
Rappel du lien vers la partie 1 :
http:///analyse-des-courbes-cardio-la-frequence-cardiaque.html
Partie 2
Analyse de la vitesse /allure sur une courbe cardio
Après vous avoir exposé la manière de décrypter dans les grandes lignes la courbe de votre fréquence cardiaque , voyons comment analyser la courbe de votre allure / vitesse.
L’analyse de votre vitesse sera systématiquement croisée avec la courbe de la fréquence cardiaque et celle du profil du terrain.
Ce qu’il faut analyser sur une courbe d’allure
Sur la phase d’échauffement :
> L’allure repérée permet-elle une montée progressive de la FC ?
Il faut avoir être patient et prendre son temps avant de monter dans les tours !
10 à 15 minutes sont nécessaires pour venir toucher le seuil 1 aérobie ( environ 75-80% de la FC max)
Pendant vos fractionnés :
> Votre vitesse permet-elle de vous positionner sur le niveau d’intenté cardio-vasculaire souhaité ?
> L’accélération de la vitesse est-elle en adéquation avec la montée de la FC ?
Si l’accélération est rapide mais ne permet plus une rapide hausse de la FC alors une suspicion de fatigue “anormale” est en vue ….
Pendant les temps de “récupération” entre vos fractionnés :
> Si votre objectif est d’obtenir le plus haut niveau de maintien d’un forte oxygénation la vitesse devra être contrôlée pour maintenir un certain niveau de ventilation .
Elle devra permettre de rester sur le seuil 1 sur ces temps de récupération
Sur la fin de la séance :
on ne relâche pas totalement son allure !
> L’allure sera maintenue quelques minutes ( 10 à 15′ à minima) pour vous permettre de rester sur un travail de soutien du seuil 1 aérobie , pourquoi ?
Si la vitesse est trop basse sur cette phase de “retour au calme” elle provoquera une forte chute de la FC synonyme de baisse importante d’apport en oxygène .
Ce manque d’oxygène ne facilitera pas l’élimination des déchets provoqués par l’effort intense qui vient de se finir
Non, il n’existe pas de formule permettant de corréler son % de FCM avec sa vitesse cette relation est individuelle .
Il existe bien entendu une relation ente l’allure et la FC mais attention elle n’est pas fiable !
Cette relation est dépendante des adaptations cardio-vasculaires amélioré par l’entraînement ou pondéré par la fatigue du moment
Je constat chez mes athlètes des variations très sensibles entre l’allure et la FC suivant les dominantes de microcycles que je mets en place .
Il me semble utile de rappeler qu’un 100m sur piste à bloc ne vous permettra pas d’aller toucher votre plus haut niveau d’oxygénation maximal .
Travailler sa VO2max ne se fait donc pas sur sa vitesse maximale !
La performance d’oxygénation pour atteindre votre volume d’oxygène maximum dépend de plusieurs paramètres :
> Bien sûr la vVo² max
( vitesse minimale permettant d’arriver à votre Vo² max)
> le % d’utilisation de la Vo² au seuil anaérobie
> La capacité à produire du lactate
> et bien sûr ce que l’on appelle “l’économie de course” donc très directement la fluidité et l’efficacité de votre foulée .
Dans le cadre d’une préparation à des épreuves sur route la gestion de l’allure est déterminante ce sera d’ailleurs la principale implication du coureur .
Il est essentiel d’apprendre à mémoriser correctement son allure de référence .
Cela est beaucoup moins vrai pour un traileur ou le suivi très précis d’une allure est quasiment impossible .
Pourquoi à allure constante la FC continue à grimper ?
Lors d’un effort de longue durée réalisé à une vitesse de course constante, le coeur bat de plus en plus vite (phénomène dit de “dérive cardiaque” )
raison n°1:
faire face à la transpiration (thermorégulation)
Une partie de cette montée de la FC a pour fonction de faire face à la déshydratation provoqué par la transpiration qui permet d’évacuer l’augmentation de chaleur
raison n°2 :
Faire face à la déshydratation
La déshydratation va entraîner une diminution du volume d’éjection systolique. Elle est principalement due à la diminution du volume plasmatique qui résulte de la sudation. On aboutira à la même conséquence au niveau musculaire que dans la problématique précédente avec une élévation réactionnelle de la FC pour maintenir une oxygénation constante.
L’ élévation de la fC est donc un signe fort d’alerte indiquant la nécessité d’une réhydratation immédiate.
raison n°3:
Faire face à une pression en baisse de la pompe cardiaque
Au fil de l’effort le coeur se fatiguant sera moins puissant pour envoyer le sang oxygéné.
Cette baisse de puissance se compensera par une accélération de la fréquence cardiaque.
raison°4 :
Au fil des minutes vous perdez de l’efficacité sur vos foulées .
Chaque pas devient très couteux .
Il est tout à fait possible de se placer à 10 km/h avec une consommation de 30 ml /kg /minute de VO2 sur 1 heure …. et être obligé de passer à une consommation de 50 ml/kg/minute de VO2 après 4h de course ….
Au cours d’une épreuve d’ultra longue distance on doit faire face à une inévitable dérive cardiaque à la baisse.
Elle est mécanique… et quasi incontournable…
La perte des réserves en glycogène s’accompagne d’une montée progressive de l’utilisation des graisses ( ce que l’on appelle la filière de la lipolyse et néoglucogenèse hépatique)
L’utilisation de la filière des graisses est beaucoup moins efficiente en terme d’énergie produite… l’intensité naturellement baisse et la demande en oxygène suit cette baisse.
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