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EPOC

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L’EPOC c’est quoi ?

L’EPOC (excess post_exercise oxygen consumption) correspond  à la quantité supplémentaire d’oxygène utilisée par l’organisme pour alimenter en oxygène les fibres musculaires.

La courbe de consommation d’oxygène  reflète une perturbation générale dans la capacité de l’organisme à rechercher  l’ équilibre perdue  par l’effet de  l’intensité de l’effort  physique 

(C’est cet équilibre que l’on appelle  “l’homéostasie” )

L’EPOC est donc un moyen d’apprécier  le niveau de “récupération immédiate” au cours d’un effort d’endurance.

Si l’EPOC s’effondre il y a fort à parier que le compétiteur est lui aussi entrain de perdre pied ….

Un indicateur sur des besoins en oxygène 

Plus l’exercice est donc intense et long, plus l’EPOC reflète  un fort besoin en oxygène pour récupérer des fortes consommations 

En ne perdant pas de vue que  les conditions environnementales conditionnent l’ élévation de l’EPOC :

>  forte altitude , 

>  température élevée, 

>  fort taux d’humidité 

Avec certains des athlètes que je coache, sur un ULTRA comme la Diagonale des Fous avec des changements climatiques très rapides et violents,  j’ai pu observer de très importantes variations de l’EPOC alors que l’intensité restait sensiblement identique 

L’EPOC sur les montres Suunto 

Pour établir l’EPOC  Suunto  sur la relation entre la variabilité de la FC   (intervalle R – R) et la VO2max

Suunto donne l’EPOC estimatif suivant :

=> pour une course de 10km entre 27 et 50 min mobilisant entre 70 et 90% de la VO2max on serait sur une  EPOC comprise entre 130 et 260ml/kg.

=> pour un marathon couru entre 2h10 et 5h mobilisant entre 65 et 85% de la VO2 max  la fourchette de l’EPOC serait alors  entre 120 et 650ml/kg.

=> pour une sortie en faible intensité mobilisant entre 55 et 65% de la VO2 max  EPOC resterait  entre 40 et 90ml/kg

Tout cela reste pour le moins très vague avec des fourchettes de valeurs bien trop grandes pour rester pertinentes . 

On ne peut s’appuyer sur cette donnée  avec un athlète qu’après  une analyse indivualisée croisée de plusieurs entrainements qui permettra de dégager des valeurs de référence 

L’EPOC : une donnée pertinente sur l’analyse des intensité sur les montées 

Vous l’avez tous constaté sur les bosses le maintien de l’efficacité exige une élévation de la puissance à produire .

Si après une forte montée,   la courbe de l’EPOC contre toute attente en pleine descente  s’effondre,  on peut manifestement en déduite que l’athlète est en perdition, le système nerveux ne répondant plus pour faire face aux besoins.

Pour faire court l’athlète arrive à son point de saturation en oxygène 

L’augmentation de cette  puissance passe inévitablement par  une augmentation de la consommation en oxygène activé par la partie non consciente de notre cerveau que l’on appelle le système sympathique 

L’EPOC : un repère sur un ULTRA à prendre avec du recul 

J’utilise avec beaucoup de prudence l’EPOC pour apprécier la qualité d’une course (de très nombreux paramètres interviennent sur la chute d’une intensité sur une épreuve d’endurance : alimentation , gestion mentale, douleurs articulaires, erreurs matérielles : vestimentaires, chaussures etc …) 

Néanmoins l’EPOC est une  donnée  beaucoup plus révélatrice du niveau d’intensité qu’un % de FC max sur les premières minutes de course.

En effet la FC est beaucoup plus directement  influençable avec le stress du départ

L’EPOC ne reflète pas de façon optimale l’épuisement dû à la fatigue musculaire ou à la forte accumulation de déchets (ions H+) causés par  un départ très (trop)  rapide .

L’EPOC pour apprécier la  qualité d’une séances de cinétique de VO2 

L’EPOC  illustre assez bien ce qui se passe en terme de dette d’oxygène sur certaines séances dont l’objectif est précisément la cinétique du volume d’oxygène exploité par le système cardio vasculaire.

POUR CONCLURE ….

Intéressant mais incomplet 

L’EPOC reste une donnée parmi tant d’autres sur les valeurs de consommation d’oxygène.

En effet l’exploitation de l’oxygène est aussi très fortement dépendante de la température corporelle et des concentrations hormonales sanguines (adrénaline et noradrénaline notamment) 

L’EPOC en tant que valeur n’est pas contestable ce qui est à prendre avec prudence ce sont les interprétations que l’on peut en faire. 

Il faut savoir rester mesuré …. un seul marqueur ne suffit pas à apprécier le niveau d’intensité d’un effort.

S’il s’avère que l’EPOC est une donnée pertinente en analyse de certaines séances pour un suivi longitudinal d’une séance à l’autre , les perturbations environnementales doivent être strictement identiques , dans le cas contraire l’analyse sera faussée

Sources et bibiographie

De nombreux travaux ont été réalisés sur l’EPOC , les experts en la matière restent les finlandais :

> travaux de RUSKO (2003)

Rusko, H.K., Pulkkinen, A., Saalasti, S., Hynynen, E. & Kettunen, J. (2003).

“Pre-prediction of EPOC: A tool for monitoring fatigue accumulation during exercise?” 

édition : Medicine and Science in Sports and Exercise

> travaux de LAURSEN (2002) 

Laursen, P.B. & Jenkins, D.G. 

“The Scientific Basis for High-Intensity Interval Training. Optimising Training Programmes and Maximising Performance in Highly Trained Endurance Athletes.”

édition : Sports Medicine

> travaux de SAALASTI (2003) 

Neural networks for heart rate time series analysis. 

édition : thèse de l’Academic Dissertation, University of Jyväskylä, Finland.

> travaux de SEPPÄTEN (2005) 

Effect of increased velocity and duration of running on training load as evaluated by EPOC. 

édition : Thèse de University of Jyväskylä, Department of Biology of Physical Activity.

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