La préparation physique générale
La préparation physique générale
Un traileur n’est pas nécessairement un marathonien et inversement.
Prendre en compte la spécifié de sa discipline de prédilection
Contrairement à ce que je vois trop souvent sur les magazines dits “spécialisés” un plan d’entraînement pour traileur n’est pas un entraînement de marathonien “aménagé” avec quelques séances en côte en supplément !
Construire un plan de cette manière revient à négliger le fondamental du trail : une course en milieu accidenté varié, variable.
On ne se prépare pas pour une saison trail comme on le ferait pour un saison de course sur route.
Tout change pour une raison simplissime : le terrain de pratique n’est pas le même.
La préparation d’une saison de “route” passe par le travail de la meilleure vitesse possible (donc relativement constante) adaptée à son potentiel cardio vasculaire.
On va donc rechercher la mise en place d’une foulée adaptée à cette vitesse la plus optimisée en terme de régularité (même si aucun marathon ne se fait à une allure totalement métronome).
Ce sera une toute autre histoire pour un traileur qui va s’aligner sur la Diagonale du Fou, le Restonica Trail Corse ou la 6000D…
Plus question d’envisager la sempiternelle foulée reconduite à l’identique !
La foulée devra se raccourcir en montée, prendre de l’amplitude sur les sentiers plat et peu techniques pour maintenir une allonge… des descentes facile jouer “au aérien” en se concentrant au maximum sur des appuis dynamiques… Et bien sur opter pour une foulée très courte et « incisive » dans les descentes très raides… en pensant que ce sont sur les descentes que l’on va éliminer l’acidose… à condition de ne pas se la jouer en mode « blocage de la respiration » par une tension accrue sur la difficulté technique.
Autant de variation de foulées… mais aussi autant de variation de fréquence cardiaque !
Ce qu’il faut prendre en compte dans une préparation physique
Aujourd’hui, pour celui ou celle qui voudrait aborder la problématique de sa programmation en terme d’individualisation de sa réflexion, il me semble essentiel de porter la réflexion sur 2 points essentiels.
Prendre en compte son potentiel du moment :
- Ses points forts, ses expériences acquises.
- Les points à renforcer
- Les points faibles, ceux à acquérir.
Prendre en compte les composantes de la performance :
En bref tout ce qui vous permettrait d’atteindre votre objectif sur le plan physique, technique, mental, matériel…
On ne peut pas plaquer un modèle de préparation physique générale d’un tennisman avec celui d’un traileur…et inversement.
Pas plus que l’on pourra calquer la préparation physique d’un traileur avec celle d’un skieur alpiniste…
Pas plus que l’on pourra calquer la préparation physique d’un traileur visant la performance sur des KMV ou trail court à celle d’un spécialiste d’ultra.
Il me semble important de bien différencier les composantes de la performance dans le sport visé.
On ne se prépare pas de la même manière si le pic de forme est positionné pour l’UTMB ou pour l’Ecotrail de Paris ou encore pour “Marseille-Cassis”.
Eh oui les ingrédients pour réussir l’UTMB ne seront pas tout à fait les mêmes que pour réussir l’Ecotrail de Paris… ou Marseilles-Cassis.
Les 4 étapes de la préparation physique
Étape 1 :
Développement des qualités physiques générales propre à ses objectifs, cela prendra en compte :
- La pratique compétitive visée (dominante route ou trail ? la volonté de performer sur une épreuve de courte distance ? de longue distance, d’ultra ?).
- Son potentiel : avec ses points faibles a améliorer.
Illustration :
Si Pierre à son test d’effort révélant un seuil anaérobie plutôt bas, il axera son travail sur ce point.
Si Hélène a sa récupération non optimisée c’est sur cette problématique qu’elle tentera d’améliorer les choses…
etc…
Étape 2 :
On entre un peu plus dans “le vif du sujet”.
Il s’agit de se pencher très directement sur les composantes de la performance qui seront mobilisé pour réussir SON objectif prioritaire.
A cette étape on renforcera ses point forts.
Denis se prépare à son objectif de l’année :
Performer sur un trail très technique avec un très fort D+ cumulés et des descentes très cassantes et très raides.
En phase 2 de sa préparation il va orienter son travail autour de l’endurance de force (il manque souvent de puissance pour passer les bosses avec les tout meilleur), fort descendeur il va systématiquement inclure dans ses séances une optimisation de sa technique de descente.
Étape 3 :
La troisième étape aurait pour mission de favoriser une harmonisation de l’ensemble des facteurs de la composante de la performance.
Là il s’agirait d’acquérir le rythme en travaillant tous les points simultanément que l’on a pu renforcer de manière analytique dans les 2 étapes précédentes.
Étape 4 :
Ce serait la phase de l’affûtage final qui sera alors constitué des dernières réglages pour arriver à l’état de condition physique optimale que l’on nomme le “pic de forme”.
Et tout cela sur le principe de l’alternance entre les temps à forte charge de dégradation du potentiel de l’organisme… et ceux de surcompensation.
Avertissement
D’un compétiteur à l’autre le cadre varie…
Je n’aborde pas la même programmation d’un compétiteur à l’autre.
Un skieur alpiniste se préparant à sa saison de trail aura une structure de programmation différente de celle d’un athlète de plaine non skieur.
Je pense que chaque type d’activité à sa propre spécificité, voilà pourquoi si on veut optimiser sa préparation il est essentiel de sortir de schémas généraux.
La préparation physique ne se fractionne pas comme un saucisson coupé habilement en tranche bien calibrée, elle se construit en fonction de nombreux paramètres… et pas vraiment en fonction de tel ou tel modèle théorique !
A mon sens on doit d’abord procéder à une évaluation fine du chemin à parcourir pour arriver à la performance pour tenter ensuite de trouver la meilleure modélisation en se donnant les meilleurs moyens d’améliorer les qualités requises pour atteindre son objectif.
Sources
Grégoire MILLET (2007)
La préparation physique : Optimisation et limites de la performance sportive
édition : MASSON
Tudor-O Bompa (2007)
Périodisation de l’entraînement
édition : VIGOT
Grégory DUPONT (2007)
Méthodologie de l’entraînement
édition : Ellipses
Alexandre DELLAL (2008)
De l’entraînement à la performance en football
édition : De Boeck
Aurélien BROUSSAL (2012)
“La préparation physique moderne – Optimisation des techniques de préparation à la haute performance”
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