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La sortie longue

La sortie longue

La sortie longue

Un constat

    Le principe de la sortie longue a faible allure n’est pas la séance la plus grisante d’un plan d’entraînement !

    Mais voilà l’adage du “qui peut le plus, peut le moins”, ne marche pas à tous les coups !

    Le sportif souvent “pressé” par un manque de temps à (trop) souvent tendance à d’abord des séances d’intensité qui vont privilégier les allures rapides, au détriment des allures plus lentes.

    En se disant : “le fond, de toute façon je l’ai et puis je ne vais pas le perdre, il vaut mieux que je travaille ma VMA qui se perd très vite au moins je pourrais courir, pédaler, plus vite sans me faire décrocher à la première accélération”.

    Bon. on peut comprendre ce raisonnement car effectivement le travail en endurance fondamentale n’est vraiment pas très “excitant”, voire complètement frustrant pour celui qui à l’habitude de river ses yeux sur son compteur de vitesse.

    Mais voilà se priver d’un travail à allure lente sur une sortie longue est dommageable pour l’efficacité d’une performance sportive d’endurance.

    Voilà quelques pistes pour justifier tout l’intérêt de la sortie longue.

    Les objectifs d’une sortie longue sur le plan physiologique et psychologique 

    Comme à chaque fois que l’on parle d’un concept large on peut presque tout y mettre dedans. et la notion de “sortie longue” n’échappe pas à la règle.

    Il faut donc se mettre d’accord sur ce qu’est ce qu’une sortie longue.

    En dehors des coureurs de trail ou de longue cyclosportive et bien sûr d’ultra longue distance où la notion est un peu différente au regard de la spécificité de la pratique.une sortie longue est une sortie qui va avoir comme objectif :

    • Le développement de ce qu’on appelle le “volume d’éjection systolique”.
    • L’optimisation de l’utilisation des lipides.
    • La résistance à la fatigue psychologique.

    Optimiser le volume d’éjection systolique

    Plus le volume éjecté est important à chaque battement et moins souvent il sera nécessaire au petit ventricule de se contracter pour délivrer une même quantité de sang par unité de temps.

    Or, le volume d’éjection systolique est amélioré de manière très significiative et quasi optimale sur des fréquences de contraction d’environ 60 à 65% de la FC max (70 à 75% pour un compétiteur aguerri).

    Augmentation du nombre de mitochondries

    Rappel : la fonction des mitochondies est de transformer l’énergie (dérivée indirectement des apports nutritionnelles) en énergie mécanique.

    Il faut savoir que ces petites bêtes ont besoin d’oxygène pour fonctionner. en conséquence le compétiteur ayant une forte densité de mitochondrie consommera. beaucoup d’oxygène.

    C’est sur des sorties longues que l’on va favoriser au mieux l’augmentation du nombre de mitochondries.

    Hors un compétiteur qui possède une densité importante de mitochondries sera capable de faire travailler ses muscles à haut régime.

    Voila pourquoi il y a un lien étroit dans sa préparation physique entre la programmation des sortie longues et l’optimisation dui potentiel de consommation en O2 à l’effort maximum, potentiel tout fait indispensable en vue d’atteindre un haut degré de performance dans les sports d’endurance.

    Ne pas confondre l’oxygénation musculaire et le développement de la VO2 max ou le recul du seuil 2.

    Pour une meilleure oxygénation des muscles, c’est l’endurance, beaucoup d’endurance autour de la zone proximale du seuil 1 qui est utile pour multiplier les mitochondries qui sont les usines d’échanges O2/CO2 de nos chères cellules.

    On s’accorde en effet à penser que les capacités oxydatives (optimisation de l’utilisation de l’oxygène pour faire court) sont améliorées grâce à une augmentation de ce que l’on appelle la “densité mitochondriale” (le nombre de mitochondries dans les cellules musculaires).

    En clair plus il y de mitochondries plus l’oxygène est utilisée de manière efficient.

    Référence bibliographique

    Labo d’analyse multidisciplinaires des pratiques sportives de l’université d’Artois, liévin 

    Travaux de Renaud Legrand

    L’optimisation de l’utilisation des lipides

    Les glucides et les lipides sont les deux principaux substrats énergétiques de l’exercice.

    • Un exercice réalisé à faible intensité favorise la lipolyse, c’est-à-dire l’utilisation des lipides.
    • Un exercice intense favorise majoritairement les glucides.

    Les séances longues permettent donc d’améliorer cette capacité de l’organisme à recourir à l’utilisation des graisses (lipolyse).

    Que de passe-t-il en fin de sortie longue ?

    La consommation des lipides ne s’arrête pas brutalement à la fin de l’effort, elle va continuer pendant la récupération.mais il est important de savoir que ce sera la filière glucidique qui sera utilisée prioritairement pendant cette période de récupération.

    Plus la filière lipidique est utilisée pendant l’effort et plus la filière glucidique sera mobilisée en récupération (et c’est l’inverse qui se passe en cas de forte mobilisation de la filière glucidique pendant l’effort).

    – Plus la filière glucidique est utilisée pendant l’effort et plus la filière lipidique sera utilisée pendant la récupération et inversement.

    Au bout de 24 heures les deux filières s’équilibrent.

    Favoriser la résistance à la fatigue psychologique

    Spontanément lorsqu’un compétiteur évoque sa fatigue il fait référence à sa fatigue musculaire (la fatigue dite périphérique).

    Mais très souvent l’incapacité de soutenir durablement un effort provient d’une autre fatigue bien plus sournoise, la fatigue du cerveau qui “débranche” en disant “stop!”.

    Cette fatigue (dite centrale) s’explique par une défaillance de nos neurotransmetteurs, ces petites bestioles qui interviennent dans notre résistance au stress et notre lucidité de prise de décision.

    Mettre en place des sorties longues régulièrement va donc habituer l’organisme à gérer psychologiquement ce stress.

    Lors d’un ultra par exemple, en sitation de détresse mental (manque de sommeil par exemple), le cereveau ne sera pas “surpris” et pourra plus facilement puiser dans sa mémoire pour gérer.

    À quel moment mettre en place la sortie longue ?

    On s’accorde à travailler le long plutôt à des distances pas trop rapprochées de la zone du pic de forme souhaitée au regard des durées de récupération importantes.

    Néanmoins les fondamentaux développées par ce travail spécifique étant avant tout physiologiques il est possible de placer des sorties longues tout au long d’une année. si tenté que l’on souhaite obtenir une développement équilibré de sa préparation physique.

    En effet si le concept de concevoir une préparation physique de manière analytique comme des tranches de saucisson avec de la VMA courte d’un côté puis de la VMA de soutien, puis de l’endurance de force puis etc etc. est, sur le papier, intellectuellement séduisant. une préparation équilibrée développe un ensemble de qualités de manière systémique, la raison étant que le corps sur un effort en course ne sectionne pas les filières. sauf à s’aligner sur un 100m ou prendre part à un concours de lancer de marteau.

    La durée d’une sortie longue

    Sur la durée d’une sortie longue, bien prétentieux celui ou celle qui oserait s’avancer en donnant une durée précise.

    Sauf bien sûr à penser que l’on peut formater dans le même moule Kilian Jornet et le traileur qui finit avec un immense sourire son premier UTMB en 42h.

    Comme pour toute séance d’entraînement, trois critères, à minima, vont déterminer la réponse :

    • Le niveau de pratique.
    • Les objectifs prioritairement visés.
    • Le moment dans la programmation (annuel ou de cycle) où la séance est prévue.

    Le niveau de pratique

    Lorsque je planifie ce type de travail pour des “experts” en ultra longue distance, la sortie varie de 4h à 10 voir 15h pour les spécialistes d’ultra extrem.

    Lorsque celle-ci est positionnée au sein d’une programmation pour un coureur en pratique moins soutenue, alors la sortie longue démarre à partir de 2h (avec des entraînements croisés VTT- CAP/trail- marche rapide 3- 4h devient tout à fait gérable sans monotonie).

    Attention ces données, même à haut niveau, sont elles mêmes pondérées en fonction de l’objectif visé.

    Se préparer pour un UTMB en 25 h n’est pas du même registre que viser les 100 h au Tor des Géants.

    Les objectifs prioritairement visés

    • On veut aborder prioritairement les fondamentaux physiologiques (développement des mitochondries, augmentation du volume d’éjection systoliques, travail de la filière lipidiques).

    Même si la filière des lipides est en route avant on peut raisonnablement dire que la fourchette se fera efficacement à partir de 2h d’effort.

    • On veut aborder prioritairement les fondamentaux de la résistance à al fatigue psychologique.

    Alors là on retrouve la donnée du niveau de pratique.

    Pour un expert de l’ultra ou un traileur de haut niveau sur des trails longs, 3h d’effort sur 70% de la FC MAX est un simple amuse bouche. cela sera déjà un plat de consistance pour traileur débutant.

    Le moment dans la programmation

    Lorsque le travail est très éloignée de la zone proximale du pic de forme les séances peuvent se mettre en place de manière hebdomadaire et sur des longues durées en mode “continue” 100% régulier.

    Lorsque l’on va se rapprocher des périodes de compétition les séances seront plus espacées et peuvent alors inclure une plage de travail spécifique “hors contexte”, du style une phase de 30/30, des fractionnés d’endurance de force, un travail d’hypervélocité.

    • Option 1 : “le croisement des filières”

    Sur cette option la sortie longue est associée à des allure variables (ce que l’on nommait autrefois le fartlek).

    On aura une modélisation du type :

    1h en constant

    1h en allure variable 1h en constant

    etc.

    • Option 2 : le travail en “FAT BURNING exclusive”

    Il s’agit de se caler sur le palier du fat Burning et d’en rester là sur une longue période.

    • Option 3 : FAT BURNING/endurance de force

    Avec cette modélisation à la sortie longue sera incluse une zone de travail en endurance de force.

    Sans oublier l’intérêt des sorties longues en modélisation “croisé” :

    • 1/2 vélo + 1/2 CAP
    • 1/2 natation + 1/2 CAP
    • 1/3 Vélo + 1/3 CAP + 1/3 marche sportive

    En préparation d’ultra en revanche il est pas mal d’envisager 3 à 4 semaines une sortie longue test pour caler les aspects énergétiques, et matériels. mais on ne va pour autant se faire un “UTMB test”é avant l’UTMB. ou un Tor avant le Tor.

    Attention pas d’excès non plus

    Réaliser des sorties de 8-10h voir plus amènera inévitablement sure une longue période une inévitable augmentation du débit sanguin qui va provoquer des ondes de chocs destructrices de globules rouges.

    Pas vraiment cool car ces globules détruitferont défaut en terme de récupération des molécules de fer qui va filer. dans les urines.

    Globule Rouge > protéine d’hémoglobine > fer

    De la même manière si les entraînements sont fait en 100% course à pied /trail la foulée au sol va conduire à une forte destruction des globules rouges.

    Ne pas s’attendre au miracle

    Je crois qu’il faut savoir raison garder et rester modéré pour ne pas donner une importance excessive sur un point physiologique d’une filière d’entraînement comme celle de “sortie longue” et du coup ne l’apprécier que par ce petit “bout de la lognette”.

    Les lignes cxi-dessus présente un éventail des effets positifs et négatifs d’une sortie longue sur l’organisme.

    Mais il serait absurde et pour le moins simpliste d’imaginer, par exemple, que la problématique des ondes de choc sur route et à peut-être à moindre mesure en trail (je reste prudent, faute d’étude précise sur le sujet) ai pour conséquence la destruction quasi totale des globules !

    En aucun cas la sortie longue permettra de gagner le prochain UTMB, pas plus qu’elle vous videra de la totalité de vos globules !

    Référence bibliographique

    http://www.cairn.info/revue-staps-2005-3-page-7.htm

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