Le break avant le mur : Savoir doser, ne pas se cramer, se couper
Le break avant le mur : Savoir doser, ne pas se cramer, se couper
Mathéo Jacquemoud, est sans aucun doute l’une des plus grosses cylindrées du circuit mondial du ski alpinisme et fait sans aucun doute partie des skieurs français les plus talentueux du ski alpinisme.
Son témoignage est éloquent !
Il montre l’indispensable contrôle du contrôle de la charge d’entraînement.
Un manque de motivation non expliqué
Dans l’immense majorité des cas le surentraînement est précisément d’origine inconnue pour l’athlète.
Certes il se sent démotivé mais n’en perçois pas une origine précise, palpable, tout comme Mathéo.
Extrait :
“Comment expliquez-vous ce manque de motivation ?
Je ne sais pas, j’ai envie de changer mes habitudes. Je ne veux plus me lever juste pour m’entraîner. Je veux voir autre chose, voir d’autres personnes… : pour ne pas me dégoûter, il faut que je prenne un peu de recul.”
“Mais j’aborde les courses sans pression, sans objectif particulier, si ce n’est celui de retrouver le plaisir que j’ai perdu.”
Le plaisir perdu… l’essentiel donc…
Savoir écouter la partie non consciente de son cerveau
Le système nerveux autonome, cette partie non consciente du cerveau a parfois besoin de souffler, et parfois les signes ne sont pas évidents à percevoir.
Il est donc indispensable de se donner les moyens pour écouter les indicateurs de cette fatigue !
Parmi ceux-ci la prise en compte de la variabilité de la FC, mais aussi apprécier les ressentis du coureur !
Je vous expose souvent des séances type de référence, cela est très facile et je n’ai pas trop de mérite, en revanche je ne vous présenterai jamais un cadre de référence de la récupération et pour cause !
À chaque organisme, à chaque athlète son contexte, son environnement, ses coups de “moins bien”, ses moments d’euphorie où l’on va soulever des montagnes et ceux ou l’on est au creux de la vague perdus dans ses doutes.
Le ‘”monitoring de la charge d’entraînement” est un travail qui demande :
- d’écouter.
- de percevoir le niveau de récupération de l’athlète.
- d’apprécier sa fatigue.
Cela exige évidemment une vraie communication, un vrai échange, faute de quoi, même le staff technique le plus compétent qu’il soit ne pourra pas corriger le tir.
En savoir plus
Le surentraînement :
L’entraînement se construit autour d’un équilibre entre temps d’entraînement (effort) et temps de récupération repos (actif ou total).
La charge des entraînements constitue pour l’organisme une “agression” qui va perturber son équilibre.
L’intérêt de l’entraînement est de déclencher une phase de récupération qui va inciter l’organisme va se régénérer pour se retrouver avec un niveau dit “d’équilibre” plus élevé qu’avant “l’agression”.
Le surentraînement est le résultat d’un déséquilibre entre les temps d’entraînement (effort) et les temps de récupération repos actif ou total).
Il peut toucher les sportifs de tout niveau et intervenir sournoisement sans que le sportif ou son préparareur physique s’en rende compte et intéresse donc tous les médecins du sport.
Causes multiples
Il y a très souvent de multiples causes pour expliquer le surentraînement : cet aspect multifactoriel comprend notamment la vie “en dehors des entraînements” : stress professionnel, familial notamment t complexe de la physiopathologie du syndrome du surentraînement est indispensable à connaître pour comprendre les “pistes” qui ont conduit à proposer tel ou tel bilan biologique.
Le surentraînement est en réalité, fondamentalement la manifestation d’un déséquilibre sur le plan énergétique et/ou mental.
In fine le surentraînement n’est pas uniquement physique, puisqu’il atteint aussi bien le mental que le physique !
Ne pas confondre avec la fatigue passagère (“l’overeaching”)
Attention quand même à ne pas rapprocher trop vite la fatigue passagère qui se corrige avec une simple petite semaine allégée et ce que l’on appelle le surentraînement, qui est cette fatigue physique ou mentale chronique.
“L’overeaching” est recherché parfois, notamment avec les programmations de type bloc de 4 à 5 jours de fortes charge d’entraînement plaçant l’athlète en haute intensité.
Si le relâchement est bien géré avec une période de récupération variable de 3 à 4 semaines le bénéfice sera réel.
Néanmoins il faut être très prudent sur ce type de programmation.
Les travaux de Håvard et Støbakk sont fort intéressants :
Ces chercheurs sont partis sur la base de 24 entraînements à haute intensité réalisés à l’identique par deux groupes d’athlètes :
- Les athlètes du groupe 1 ont réalisé leur 24 séances sur 3 semaines.
- Les athlètes du groupe 2 les ont réalisés sur 8 semaines.
Ce sont les coureurs du groupe 2 ont réalisé 24 entraînements intenses et difficiles sur une période de huit semaines qui ont obtenu la meilleure progression de leur VO2max (+10% !).
Pour les athlètes du groupe 1 avec les mêmes 24 entraînements intenses sur une période de 3 semaines, le constat est sans appel : le VO2 max n’a pas bougé et la forme physique a décliné, la reprise d’une amélioration ne s’est faite qu’après deux semaines de repos.
Si le signal d’alarme de la phase de “l’overeaching” n’est pas “entendu” on passera alors à l’état de surentraînement. Dans ce cas, le retour à la normale exigera à minima 1 à 2 mois voir beaucoup plus dans certains cas.
Un phénomène fréquent !
En 2001 l’équipe de professeur Kentta à menée une vaste étude sur le sujet avec de jeunes athlètes “Elite”.
272 athlètes âgés de 16 à 19 ans et issus de 16 sports différents ont participé à l’étude. Tous les athlètes étaient en classe dites “sportives” et s’entraînaient entre 1 et 7 heures/jour.
L’étude est sans appel :
Elle démontre que 37 % de ces athlètes a été victime du surentraînement au cours de son passé sportif…
Sources
Håvard et Støbakk, (2014)
“Effect of 24 Sessions of High-Intensity Aerobic Interval Training Carried out at Either High or Moderate Frequency, a Randomized Trial”
édition : ClinicalTrials.gov (un service de l’ U.S. National Institutes of Health)
Kentta G (2001)
“Training practices and overtraining syndrome in Swedish age-group athletes”
édition : Int J Sports Med
Legros P, (1993)
“Le surentraînement: diagnostic des manifestations psychocomportementales”
édition : Science et sport
Maso F. (2001)
“Pertinence de tests physiologiques et psychologiques pour le suivi du sportif de haut niveau”
Thèse d’université, disponible à Clermont-II BP
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