la diététique sportive : le bilan énergétique et les besoins
Les besoins énergétiques
Attention aux idées reçues
En matière de dépense énergétique et donc de besoins certaines idées reçues ont la dent dure. On lit encore ici ou là des articles qui mettent le paramètre des “calories” en tête du hit parade de ceux qui reflètent la qualité d’une alimentation adaptée à un type d’effort spécifique…
Pourtant ce paramètre est loin d’être déterminant !
Pourquoi ?
Nous le savons tous : dire qu’une voiture consomme 20 litres au 100km ne veut rien dire…sauf si cela devient un argument commercial !
Allez mettre 10 litres de diesel dans une Citroën C4 de Rally et demandez à son pilote si cela lui convient !…
Faites le plein de “super sans plomb 95” pour une Ferrari et demandez aux ingénieurs de la firme si cela va pouvoir jouer ?
C’est idem pour les calories, dire que je consomme 500 kcal lors d’une sortie de vélo ne veut rien dire non plus !
La dépense énergétique (DE) comment l’évaluer ?
La seule méthode rigoureuse pour évaluer la DE est la méthode de calorimétrie directe.
Le petit hic est que cette méthode de référence est réservée au secteur de la recherche ; l’organisation d’une chambre calorimétrique est un dispositif complexe qui oblige à reconstituer sur place les exercices et les situations d’entraînements.
Reste les méthodes indirectes…
La plus fiable est celle de la calorimétrie indirecte ventilatoire.
Quatre paramètres sont pris en compte :
- la fréquence cardiaque (FC)
- la VO2,
- la puissance d’exercice,
- les conditions du milieu de pratique [ température, altitude, hygrométrie, absence d’opposition naturelle (vent) ]
Après étalonnage en labo de ces paramètres il est possible, de définir une dépense énergétique appelé par nos amis canadien “étalon”.
Les facteurs de variations
La DE peut nettement varier sous l’effet de nombreux facteurs :
- Le niveau d’entraînement
Exemple : en cyclisme la DE des débutants est environ de 20% à 30% supérieurs que celle d’un sportif de haut niveau pour la même distance parcourue.
C’est d’ailleurs ce paramètre qui permet, pour une même dépense d’énergie, d’aller plus loin, ou à une puissance identique, d’aller plus vite !
- La masse adipeuse
Du fait d’une masse adipeuse naturellement supérieure, les femmes ont un rendement énergétique moins élevé que les hommes.
- Les types de séances d’entrainement
Une séance d’endurance active ne peut se comparer à une séance de travail au seuil.
- L’émotivité
Sur ce paramètre c’est le cerveau qui devient extrêmement dévoreur d ‘énergie.
Ce serait une ineptie de comparer un simple entrainement en solo, ou se tirer la bourre entre copains, voir jouer la réussite à un test sportif de brevet d’état..!
- La manière de s’alimenter
Prendre le temps de mastiquer favorise la présence des sucs gastriques et donc améliorera considérablement la digestion…et au final diminuera la coût énergétique pris par l’appareil digestif !
- La nature des produits avalés
avec ou sans présence de substance bloquante (caféine par exemple).
- L’environnement
- La température :
Le stockage thermique nécessite une augmentation du débit sanguin cutané donc augmentation de la DE.
- L’altitude
En référence au niveau de la mer la DE augmente augmentation de 6% au repos à 4300 mètres d’altitude.
- L’hygrométrie
Elle ne semble pas modifier de manière directe et substantielle la dépense énergétique, elle peut avoir cependant une forte incidence en fonction de la réaction émotive du sportif face à celle-ci.
Alors que dire des valeurs annoncées par les cardio ?
Ils ne prennent pas en compte tous ces paramètres la valeur indiqué en terme de DE est donc totalement approximative !
Le bilan énergétique
La solution actuelle la plus simple mais qui reste complexe reste la calorimétrie alimentaire que l’on appelle aussi de manière plus couramment le bilan énergétique.
Le bilan énergétique sera la base du travail du diététicien sportif.
- Étape 1 :
À partir du poids de la taille, du sexe et de l’âge on calcule les besoins pour le métabolisme de base macronutriments nécessaire.
-
Étape 2 :
À partir d’un bilan d’activité physique très précis on applique un coefficient à la valeur des besoins du métabolisme de base.
- Étape 3 :
À partir des fouchettes (*) 55-60 % de glucide; 30-35 % de lipide et 10-15% de protide + les besoins en micronutriments : vitamines et sels minéraux.
On établie un ratio par groupes alimentaires.
(*) en fonction de l’activité réalisée ces fourchettes sont affinées en valeur plus ou moins hautes.
Rappel : seules les substances organiques carbonées apportées par l’alimentation : glucides, lipides et protides sont susceptibles de fournir de l’énergie).
- Étape 4 :
A partir de la répartion journalière et de la valeur nutritionnelle des aliments de base le diététicien établit des menus type.
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