La récupération “pincée” ou comment maîtriser les temps de récupération
La récupération “pincée” ou comment maîtriser les temps de récupération
Un des élément clé de la gestion des temps de récupération entre les fractionnés reste la maîtrise de la ventilation avec un contrôle de l’équilibre entre l’absorption d’O2 et le rejet de CO2 (coefficient respiratoire).
Un élément pour contrôler ses échanges gazeux reste indirectement la prise en compte de la FC.
La dérive cardiaque de récupération (chute de la FC) entre des fractionnés va dépendre de ce que l’on recherche.
Il n’y a pas une réponse unique et universelle.
Cas n°1
Maintenir le meilleur apport en oxygène possible pendant la récupération.
Certains appellent cela “le relâchement pincée”.
Ici on recherche avant tout un travail de cinétique de VO2 avec une optimisation de la consommation du volume d’oxygène, avec cet objectif il sera utile de ne pas trop laisser dériver à la baisse la Fc.
Très schématiquement sur ce type de séance on va pousser l’organisme à apporter le maxi d’oxygène aux muscles et cela le plus longtemps possible.
Rappelons que plus un muscle va recevoir un fort apport en oxygène longtemps plus il sera résistant dans le temps.
Pour faire court le but c’est d’amener un maximum d’oxygène aux muscles tout en maîtrisant la montée de ce que certains appellent encore ” la charge lactique” (en réalité il s’agit de limiter une trop forte et rapide montée des ions H+ produits pendant l’effort à haute intensité, ces braves ions H+ qui vont nous donner la sensation que les jambes brûlent bien avant que les poumons explosent !
En pratique :
Le temps de relâchement sera “pincé’ entre 10 et 20 pouls maximum plus bas que la Fc atteinte sur le fractionné qui vient de se terminer.
Pour rester pragmatique on est donc assez souvent autour du seuil 1 avec une consommation d’O2 importante qui permettra une forte réduction des ions H+ (on appelle cela l’effet “tampon”).
Cas n°2
L’objectif visé est le travail de la résistance à ces fameux ions H+ et donc aux jambes dures… et là on pourra partir sur des dérives de Fc plus marquée avec des temps de relâchement moins “pincés”.
Exemple de séance en résistance à l’effet “jambes dures” des ions H+ :
- 10’ en échauffement progressivement finir 2’ sur 80% de FC.
- Puis réaliser 1’ presque à bloc.
(repérer le point de départ et celui d’arrivée)
- Revenir au départ très cool.
(récup de 2 à 3 ’ suivant son niveau et le moment dans l’année ou se fait l’exercice)
- Repartir pour 1’ en allant jusqu’à la marque d’arrivée du premier frac.
(nouvelle récup avant un 3e frac toujours sur le même principe)
- Poursuivre jusqu’à ne plus pouvoir tenir la distance sur la minute de fractionné.
- Retenir le nombre de fractionnés pour la prochaine fois.
Attention ça “pique” sur la fin.
De nombreuse sources d’informations
Si l’équipe de Véronique BILLAT et son labo de recherche reste en France à la pointe de la réflexion sur l’importance de la gestion des temps de récupération en lien au développement de la consommation maximale d’oxygène et au temps de soutien de celle-ci, de nombreux autres chercheurs ont étudiés le sujet, en voici quelques uns :
GREEN
“Adaptation in skeletal muscle exercise metabolism to a sustained session of heavy intermittent exercise”
Édition : J Physiol Endocrinol Metab, 2000.
LONDEREE
“Oxygen consumption of cycle ergometry is nonliner related to work rate and pedal rate”
Édition : Med Sci Sport, 1997.
LAICHE
“Evaluation de VO2max et de VMA, en laboratoire et sur le terrain”
Édition Sciences et Sport, 1996.
LUCIA
“Referred pedalling cadence in professional cycling”
Édition : Med sci sports, 2001.
De très nombreux chercheurs ont abordés le sujet.
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