La sortie à jeun
La sortie à jeun
Je reprends le sujet que j’avais abordé il y a quelques temps car je perçois des confusions sur les objectifs visés d’une séance à jeun…
Attention aux idées reçues : pour l’immense majorité des sportifs la sortie à jeun est synonyme de séance à objectif de perte de poids…
Hélas l’idée simpliste partant du constat que puisque l’organisme n’a pas glucides sous la main il va forcément puiser uniquement dans votre cellulite…
Hélas cela ne tient pas au révélateur des études scientifiques récentes !
L’entraînement à jeun n’est pas synonyme de “perte de poids”
L’entraînement à jeun précédé d’aucun apport en glucide est à tord considéré comme “la” séance d’entraînement idéale pour perdre du poids.
Je m’appuie sur des études récentes conduites par Van Proeyen et l’équipe du professeur Paoli ou encore PERONNET qui indique qu’au contraire, qu’il est plus facile de dépenser à l’entraînement une plus grande quantité de calories si l’on profite d’un apport en glucide.
Si effectivement on utilise moins de lipides durant un entraînement précédé d’un apport en glucide, l’apport en glucide avant l’effort permettra d’oxyder davantage de lipides au cours des heures qui suivent l’effort (travaux de PAOLI)
Eh oui les effets d’un entraînement ne se mesurent pas en instantané à la sortie de l’entraînement, la consommation d’énergie se poursuit même après l’arrêt de l’activité physique. Le corps ne fonctionne pas comme un circuit électrique, l’arrêt de l’activité ne correspond pas à un interrupteur avec arrêt immédiat des calories brûlées… !
L’entraînement à jeun : utile pour des objectifs d’ultra longue distance !
S’entraîner à jeun est en revanche une pratique intéressante pour un spécialiste des courses d’ultra endurance
Pourquoi ?
En l’absence de disponibilité de glucide l’entraînement à jeun stimule fortement l’oxydation des lipides avec effet direct positif sur une amélioration de l’aptitude à produire de l’énergie par l’oxydation de notre stock de graisse (lipides)… et donc au final une amélioration de la performance dans les épreuves de longue durée ou le niveau d’intensité souvent faible mobilise avant tout cette filière (les graisses) de carburant.
Durant l’effort, la disponibilité des lipides, glucides et protéines influent sur leur utilisation; naturellement l’ingestion de glucides avant ou pendant l’effort s’accompagnera d’une augmentation de leur oxydation, au détriment de l’oxydation des lipides.
L’étude de Van Proeyen
L’étude portait sur deux groupes de cyclistes pendant 6 semaine :
- le premier s’entraînant à jeun,
- le deuxième s’entraînant avec un apport en glucides suffisant, avant et pendant l’exercice
Les conclusions montrent que l’oxydation totale des lipides était presque deux fois plus élevée lors de l’exercice à jeun.
Pour être encore plus précis l’étude atteste que si le contenu en lipides intramusculaires n’a pas changé au cours des 6 semaines d’entraînement chez les uns et les autres, c’est bien l’utilisation qui a doublé chez les sujets entraînés à jeun, alors qu’aucun changement n’a été constaté chez les cyclistes s’entraînant avec un apport en glucides.
Ainsi, pour une même intensité et un même volume d’entraînement, l’entraînement à jeun sera supérieur à l’entraînement avec un apport glucidique pour l’amélioration de la capacité oxydative musculaire par la voie des graisses (lipides)
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