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Ultra : comment ne pas marcher au ralenti le regard dans le vide ?

Ultra : comment ne pas marcher au ralenti le regard dans le vide ?

Ultra : comment ne pas marcher au ralenti le regard dans le vide ?

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Quand le mental doit être soutenu

Je ne vais ici pas vous exposer des techniques à proprement parlé de gestion mentale de votre effort.

Je voudrais juste vous exposer les trois stratégies que les traileurs de mon groupe me rapporte le plus souvent, je m’appuie également sur les travaux des experts en sciences sociales (Loïc Wacquant et Pierre Bourdieu ou Paul Schilder en particulier).

La stratégie décontextualisée

Ici l’ultra traileur ou ultra cycliste ou kayakiste va maintenir sa vigilance pour ne pas se laisser aller dans une baisse non contrôlée de son intensité en se focalisant sur des pensées autres que celle son vécu du moment.

Il va ne quelque sortes se raccrocher à des images plus ou moins décalées de la course (cela va aller de la vision imaginaire du prochain ravit penser alors comme le phare des marins, à des images de son dernier trail, en passant pourquoi aux souvenirs des dernières vacances en famille ou en amoureux…)

La stratégie associative 

Cette fois l’ultra traileur ou ultra cycliste ou kayakiste tel un plombier devant une fuite d’eau à réparer va se concentrer sur ce qu’il a à faire pour réparer la fuite le plus vite et le plus proprement possible…

Tous les sens seront mis en action pour se focaliser sur des sensations dites internes.

On reste dans sa bulle et dans ce que l’on a à faire.

On va “penser sa respiration”, contrôler le relâchement de sa foulée, se demander si on est au point côté vestimentaire (il arrive que des ultraileurs “oublient” de s’habiller chaudement lorsque e froid déboule sans prévenir et passe des heures à se refroidir avec le goretex dans le sac…

Le dialogue avec l’émotion positive 

Le traileur va en permanence se dire qu’il est là pour se faire plaisir !

Cela passe par le sourire : le vrai celui qui se voit.

Eh oui il y a une réelle interaction entre son état émotionnel et son état physiologique, essayer d’aller courir un jour où l’on vous apprend un terrible nouvelle vous verrez que cela restera compliqué de monter dans les tours, voir de vous descendre à bloc un sentier très raide… comme si votre schéma corporel avait subitement perdu ses repères !

Ce phénomène est bien connu des spécialistes des sciences sociales.

Ils l’appellent le phénomène de l’effet d’incorporation (Loïc Wacquant et Pierre Bourdieu en particulier) 

Par l’incorporation l’ultra traileur va en quelque sorte “communiquer silencieusement avec lui même”.

Il y aura une relation directe entre cette expression faciale du sourire (couplée à un état émotionnel positif) et l’attitude tout entière du corps en mouvement pour un créer une dynamique positive.

Pour Paul Schilder, le schéma schéma postural (que mes collègues prof d’EPS appellent schéma corporel) se constitue directement dans la relation perception mental et émotion / action : 

Intègre une dimension émotionnelle positive et dynamique à la perception de son effort rendra l’action motrice elle même dynamique.

Sources

Par delà les très nombreux témoignages reçus je m’appuie sur les travaux de 

Wacquant L. (2000.)

“Corps et âme. Carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur ”

édition : Commeau et Nadeau Editeurs, 

Bourdieu P. (1987)

« Programme pour une sociologie du sport, Choses dites” 

éditions de Minuit, 

Paul Schilder, (1968… la préhistoire pour certains…mais pas forcément dénués de tout intérêt…)

” L’Image du corps. Etude des forces constructives de la psyché”

édition Gallimard, Paris, 1968

Crédit photo : www.asics.fr

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