L’entraînement au “feeling” est-il le seul qui conduit au plaisir ?
L’entraînement au “feeling” est-il le seul qui conduit au plaisir ?
De très nombreuses motivation conduisent un homo sapiens à faire du sport : motif de défoulement “anti-stress”, de capital santé, de rééducation(médical), de partage et convivialité, de découverte du milieu, de connaissance de soi, de curiosité et goût pour innovation, de défi…
Que sais-je encore !
La liste est probablement infinie puisque nous sommes tous si différents.
Je voudrais donc juste amorcer des échanges sur la seule notion de “plaisir” en lien à la démarche d’entraînement et plus précisément sur cette question qui revient souvent :
Faut-il opposer la méthode du feeling et celle des entraînements très structurés ?
Anecdote
Il m’arrive quelquefois de recevoir de messages (pas plus tard que ce matin…) ou l’auteur semble opposer l’entraînement au feeling avec les entraînement très structurés et “trop sérieux”.
Avec par exemple des réactions de ce type je cite :
“Je vous trouve trop sérieux (…) le sport c’est aussi un état d’esprit et du plaisir, pas uniquement de la technique ennuyeuse.”
Approche au feeling
Je m’étonne toujours du principe qui consiste à opposer une approche au feeling avec parfois la même sempiternelle séance fartlek à celle des entraînements très structurés enchaînant des séances ciblés sur une dominante précise.
A titre personnel je ne permettrais jamais de considérer comme “primaire” ou “ennuyeuse” la démarche des entraînements au feeling…
D’ailleurs je ne parlerai même pas de démarche tant que je pense que les deux approches sont complémentaires et peuvent se combiner.
On peut tout à fait s’ennuyer à mourir en s’entraînant un feeling si celui-ci manque d’imagination… avec pour le coup la sempiternelle identique sortie construite sur le même mode d’intensité et parfois le même circuit…
A l’inverse on peut tout à fait ne plus éprouver de plaisir si on s’enferme dans un plan tel un robot sans se donner un minimum de liberté pour en sortir, et apporter sa touche de modification au gré de son humeur du jour.
L’entraînement structuré n’est pas un dogme religieux imposé par un Dieu de la préparation physique ou un gourou de l’entraînement exposant comme preuve de ses compétences les champions qu’il a conduit sur le haut des podiums olympiques !
(pour beaucoup Johan Bruyneel était le big boss de la préparation physiques des cyclistes pro, tout à fait normal puisqu’il il était le coach de Lance Armstrong… hum depuis les révélations du Texan il semble que le gourou ait beaucoup moins d’adeptes !)
L’entraînement structuré est plutôt une approche dont le but est de donner à chaque sortie une finalité précise, connue à l’avance.
Tous les enseignants ici le savent, la pédagogie c’est fondamentalement donner du sens sur l’utilité de la compétence que l’on souhaite faire acquérir à l’élève ou l’étudiant.
Comprendre ce que l’on fait à l’entraînement, savoir ce qui se passe dans notre organisme quand on le fait, est aussi parfois une réelle motivation pour le faire… et donc une vrai source de plaisir !
Je ferai un rapprochement avec la relation à la nourriture…
Je suis un épicurien, adorant la gastronomie, j’aime découvrir un plat ; je l’apprécie en essayant d’en capter ses saveurs. Adorant cuisiner j’essaye de comprendre les étapes qui ont construit son élaboration, tout cela est ma source de plaisir que j’appelle à mes yeux la dégustation.
Mais je peux comprendre que l’on puisse avoir une autre démarche plus instinctive qui peut amener tout autant de plaisir.
En aucun cas je ne me permettrais d’opposer celui ou celle qui va chez Ducasse ou Marcon juste pour le fun des paillettes du 3 étoiles au Michelin, à celui ou celle qui fait le déplacement chez ces maîtres de la gastronomie comme pour visiter un musée ou chaque saveur sera comme une toile de maître.
A la sortie chacun aura eu son plaisir…enfin j’espère.
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