ULTRA longue distance : la motivation

LES RESSOURCES DE LA MOTIVATION 

“Le sportif va chercher la fatigue pour en triompher, la difficulté pour la vaincre” 

(Pierre de Coubertin)

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Préambule 

Je n’ai pas l’expertise pour vous  exposer un mémento des  techniques de gestion mentale sur un ULTRA

Je voudrais seulement  vous suggérer quelques stratégies pour maintenir et reprendre une motivation quand on se sent inexorablement happer par le doute et la célébrissime tirade de Molière : 

“Mais diable que fais-je dans cette galère?”

Je m’appuie pour celui sur ma désormais  longue expérience du suivi d’ultra traiteur mais aussi de ma propre expérience  acquises au cours de mes longs raids solitaire  (Corse-Continent notamment)

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STRATEGIE n°1 

La stratégie de la “décontextualisation” 

“Comment sortir du contexte et penser autre chose “

Une des solutions pour maintenir sa vigilance et sa motivation au fil des heures c’est de se focaliser sur des pensées qui n’ont rien à voir avec ce que l’on vit dans dans l’instant : 

La décontextualisation est en quelque sorte l’inverse de la méditation !

Avec cette stratégie on va se raccrocher à des images plus ou moins décalées de l’instant précis de la course , sans pour autant mentalement “sortir” de la course

Quelques exemples : 

on  va aller de la vision imaginaire du prochain ravitaillement, à la prochaine descente que l’on connait par coeur 

A ce propos la reconnaissance d’un ultra trail me semble à ce niveau là très importante pour placer des images mentales précises sur le cheminement de votre parcours .

La décontextualisation peut aussi passer par des images positives  qui n’auront rien à voir avec la course : 

par exemples  les derniers instants avant l’arrivée de son dernier trail.

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 Eviter la “rêverie”

Il y a un écueil à éviter, c’est de s’abandonner sur de longues périodes à la rêverie que j’appellerai “sentimentale”

Avec cette rêverie l’attention sommeille, elle est susceptible de vous faire perdre votre attention et votre énergie.

STRATEGIE n°2

la stratégie “associative” 

Ce centrer que ce que l’on doit faire ; pour rester efficace

Cette fois on est assez proche (toute proportion gardée …) de la technique de la méditation

Face à une sévère perte de motivation et le désir d’abandon en dehors de tous signes de douleurs physiques, on va se placer comme un pompier devant un feu !

On va donc se concentrer sur ce qu’il y a à faire pour éteindre au plus vite l’incendie, c’est à dire la perte de motivation.

Tous les sens seront alors mis en action pour se focaliser sur des sensations dites “internes”.

On va tout faire pour rester dans sa bulle et sur ce que l’on doit faire en terme de gestuelle 

illustrations : 

> “penser à sa respiration”, 

> contrôler le relâchement de sa foulée,

> se demander si on est au point côté vestimentaire

Etant très souvent sur des ultras trails je vois parfois des traileurs “oublier” purement et simplement de s’habiller lorsque le froid déboule et passer des heures à se refroidir avec le goretex dans le sac sans même sans rendre compte ….

STRATEGIE n°3 

la stratégie de l’émotion positive : LE SOURIRE 

En optant pour cette stratégie le traileur va en permanence se dire qu’il est là pour se faire plaisir !

Cela passe par le sourire : le vrai ; celui qui se voit !!

Eh oui il y a une réelle interaction entre son état émotionnel et son état physiologique.

Essayez d’aller courir un jour où l’on vous apprend un terrible nouvelle ; vous verrez que cela restera très compliqué d’être performant ce jour là ……. comme si votre schéma corporel avait subitement perdu ses repères !

Ce phénomène est bien connu des spécialistes des sciences sociales.

Ils l’appellent le phénomène de l’effet d’incorporation (Loïc Wacquant et Pierre Bourdieu en particulier)

Par l’incorporation l’ultra sportif va en quelque sorte “communiquer silencieusement avec lui même”.

Il y aura une relation directe entre cette expression au visage du sourire et l’attitude tout entière du corps en mouvement pour un créer une dynamique positive.

je voudrais vous citer ce que disait Michael Jordan sur sa réussite , à méditer …

« J’ai raté 9000 tirs dans ma carrière. 

J’ai perdu presque 300 matchs. 

26 fois, on m’a fait confiance pour prendre le tir de la victoire et j’ai raté. 

J’ai échoué encore et encore et encore dans ma vie. 

Et c’est pourquoi j’ai réussi »

STRATEGIE n°4

rester en permanence POSITIF

“je me sens bien , je fais bien” 

Intègrer une dimension émotionnelle positive et dynamique à la perception de son effort rendra l’action motrice elle même dynamique. 

(pour ceux et celles qui veulent creuser le sujet je vous recommande les travaux de Paul Schilder)

STRATEGIE n°5,  résumant le tout …

Enfin … et surtout : varier les stratégies !!!!

Il va s’en dire qu’une stratégie n’est pas plus efficace qu’une autre .

C’est à chacun de tester , de valider, parfois vous serez sur une stratégie , parfois sur une autre, sur un même ultra vous glisserez de l’une à l’autre …

En dehors de la décision “raisonnable” et “sage” d’abandonner pour ne pas aggraver une blessure , sachez qu’il y a toujours des solutions mentales pour aller chercher en vous la solution qui vous permettra de sortir de la logique de rupture .

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Le stress des barrières horaires

A mon sens parti avec ce stress s’est fatalement se donner le bâton pur se faire battre !

Sincèrement entendre “conquest of paradise” du film sur Christophe Colomb devant l’église de Chamonix au départ de l’UTMB© avec le stress des barrières horaires en tête signifie à minima un manque de confiance en soi et en son potentiel…. l’affaire est mal embarquée si on manque déjà au départ de cette totale confiance en soi !

Si les barrieres horaires sont un motif de stress il faut s’interroger , c’est : 

>  soit un manque de préparation, 

>  soit un manque de confiance en soi , soit un objectif qui reste en décalage avec ce que l’on perçoit de son potentiel.

On ne doit pas banaliser un Ultra ! 

Sur tout ULTRA on doit savoir qu’il y aura forcément un moment “dans le dur” 

Tout sportif s’engageant dans un ultra DOIT prendre conscience de la somme d’efforts qu’il devra affronter sur le plan mental ET physique.

Et qu’on le veuille ou non , lorsque le physique lâche , le mental suit souvent …

Lorsque je partais pour mes longues traversées en mer  je savais qu’à un moment j’allais devoir affronter du gros temps , je savais que j’allais devoir faire la lessiveuse avec le kayak ….la question n’était pas de me dire “pourvu que cela n’arrive pas ” mais plutôt de me dire “as-tu tout prévu lorsque cela va arriver ?” 

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Quelques citations motivantes pour aller au bout de votre ultra :

« Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l’opportunité dans chaque difficulté. » 

( Winston Churchill)

« Si vous ne courrez pas après ce que vous voulez, vous ne l’aurez jamais. Si vous ne demandez pas, la réponse sera toujours non. Si vous ne faites pas un pas en avant, vous restez toujours au même endroit. »

(  Nora Roberts)

« Le succès c’est tomber sept fois, se relever huit. » 

(Proverbe japonais)

« Celui qui attend que tout danger soir écarté pour mettre les voiles ne prendra jamais la mer. »

(  Thomas Fuller)

« La chute n’est pas un échec. L’échec c’est de rester là où on est tombé. » 

(Socrate)

« Les gagnants trouvent des moyens, les perdants des excuses… » ( F. D. Roosevelt)

« Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles. »

(Sénèque)

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Sources et bibliographie

> Wacquant L. (2000.)

“Corps et âme. Carnets ethnographiques d’un apprenti boxeur ”

édition : Commeau et Nadeau Editeurs,

> Bourdieu P. (1987)

« Programme pour une sociologie du sport, Choses dites” 

éditions de Minuit,

> Paul Schilder, (1968) 

” L’Image du corps. Etude des forces constructives de la psyché”

édition Gallimard, Paris,